Emmanuel Macron continue de s’impliquer dans la campagne des législatives. Le président a ainsi pris sa plume pour écrire aux Français une lettre publiée dimanche soir dans la presse quotidienne régionale, à une semaine du premier tour.
Dans son texte, il assure avoir « entendu que vous vouliez que cela change ». Il en profite surtout pour tracer quelques perspectives pour l’après 7 juillet. Et quand bien même son camp se trouve en difficulté dans les sondages, il jure d’ « agir jusqu’en mai 2027 », battant ainsi en brèche l’idée portée par certains de ses adversaires, Marine Le Pen en tête, qu’il soit contraint à la démission en cas de défaite.
Macron dit mesurer « le malaise démocratique »
Parmi ses promesses « des réponses beaucoup plus fortes et fermes » sur « l’insécurité, l’impunité ». « Le prochain gouvernement devra refonder la politique de l’enfance, protéger mieux nos jeunes et lutter plus fortement contre toutes les discriminations », plaide-t-il aussi en relevant la « demande forte de justice sociale ».
Surtout, en disant mesurer « le malaise démocratique », le chef de l’Etat admet que « la manière de gouverner doit changer profondément ». Un constat largement partagé par ses ouailles, à commencer par Gabriel Attal, persuadé de pouvoir déjouer les pronostics dans un paysage politique fortement polarisé autour de trois offres : celle du Rassemblement national et de ses alliés de droite, créditée de 35 % à 36 % des intentions de vote selon les enquêtes du week-end ; celle du Nouveau Front populaire (27 % à 29,5 %) ; et le camp macroniste, à la traîne (19,5 à 22 %).
Attal veut garder Matignon
Chef de file de son camp, alors qu’Emmanuel Macron accuse une forte baisse de popularité, Gabriel Attal attend de cette élection « une légitimation supplémentaire » qui le renforcerait à son poste de Premier ministre. Un avantage qu’il entend exploiter par un changement « dans la pratique du pouvoir », a-t-il assuré sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro. « Le message qui nous a été envoyé » avec les européennes « c’est aussi évidemment que dans la méthode, dans la gouvernance, on doit faire mieux (…) en allant chercher des coalitions avec les Français, avec la société civile », a-t-il détaillé.
En écho, et alors que ses troupes multiplient les mains tendues à droite comme à gauche, Emmanuel Macron dit souhaiter un gouvernement qui « rassemblera les républicains de sensibilités diverses qui auront su par leur courage s’opposer aux extrêmes ». « Aujourd’hui la coalition, ça n’est pas une option, c’est une obligation pour préserver la France qu’on aime », a pour sa part insisté la présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.